Dès mon enfance, j’ai développé la « capacité » de prétendre que tout allait bien, même lorsque je souffrais intérieurement.

Je gardais toujours le sourire.

J’avais honte de me plaindre et de me montrer vulnérable.

« Pleurer est un signe de faiblesse », me répétait mon père.

J’écoutais les autres plus que je m’exprimais.

Je ne parlais jamais de mes émotions.

J’ai appris à me dissocier de mon corps et à vivre constamment à l’extérieur de mon temple sacré.

Résultat : je n’avais même plus la capacité de sentir la joie.

J’étais comme une coquille vide prête à accueillir toute la merde du monde et surtout à garder le sourire pour bien paraître et ne pas déroger aux règles de bienséance de la société.

J’avais trop peur de déranger les autres avec mes problèmes et de perdre leur amour.

Un jour, alors que j’étais en pleine dépression en raison d’une situation bouleversante qui avait duré trop longtemps, je ne sentais plus rien en moi.

Que du vide!

Cela faisait environ cinq ans que je suppliais mon mari, qui m’avait quittée pour aller travailler dans un autre pays en me laissant à la charge l’éducation et la prise en charge totale de nos trois enfants, de revenir vivre avec nous et d’élever nos enfants ensemble.

Ce jour-là, je me suis confiée à mes parents toute fière de moi et je leur ai dit : « Je me sens en paix. Je me sens stoïque. J’ai réussi à lâcher prise. À partir d’aujourd’hui, plus rien ne m’atteindra ».  

À ce moment-là, je ne savais pas que je venais de me décrocher complètement de mon corps.

Je vivais littéralement derrière mon corps physique.

Quelques mois plus tard, j’ai eu une paralysie faciale très sévère dont je ne me suis jamais remise.

Cet événement m’a fait comprendre que toute la douleur enfouie en moi et non libérée a fini par m’exploser à la figure.

Aujourd’hui, je ne fuis plus la douleur.

Je la vis et je la ressens pleinement.

Je lui prête attention jusqu’à ce qu’elle finisse par se libérer.

Si je ne comprends pas mentalement le message qu’elle tente de me communiquer, je fais confiance à mon corps de le conscientiser et ensuite de libérer l’émotion.

J’ai commencé à m’y entraîner il y a environ trois ans grâce au coaching et à la thérapie et cela m’a complètement transformée.

Aujourd’hui, même face à l’adversité de la vie, je prends le temps de vivre ma douleur.

Je me sens légitime de prendre le temps nécessaire de libérer mes émotions sainement et d’en garder l’apprentissage.

J’exprime ma gratitude d’avoir cette capacité de sentir pleinement l’énergie des différentes émotions qui circulent dans mon corps.

Aujourd’hui, je suis consciente que ces émotions ne sont que des informations qui tentent de me montrer la bonne voie à emprunter pour arriver à mes objectifs.

Amour, Paix et conscience